eric

   quelques photos de la soirée au bas de cette page

Père Raymond - Père Eric, Père Pascal, Père Elie, le provincial.

MOT d'ACCUEIL de la célébration - par Marie France Bernon, membre de l'EAP

Bonsoir, Comme vous le savez, ce soir nous disons au-revoir à Eric et nous accueillons Pascal que beaucoup d’entre nous connaissent et apprécient déjà.

         Eric, je m’adresse d’abord à toi. Le jour où tu as célébré ta 1ère messe, dans cette église d’ailleurs, ton papa se disait rassuré de te laisser en de ״bonnes mains״. C’est maintenant à nous de te confier à d’autres ״bonnes mains״.

         Pascal, sois sûr d’être accueilli de la même façon.

         Eric, tu sais, ou tu ne sais pas, que dans la paroisse on dit que tu es une ״pointure״. Ta modestie va en prendre un coup !

         Ta façon d’écouter, de réfléchir et de donner des explications concrètes et appropriées, fait que l’on est toujours content de partager un moment avec toi. On ne repart jamais comme on est arrivé ! Ton rayonnement a sûrement aussi touché le cœur de tes amis prisonniers. Tu mets en effet ton intelligence, ta spiritualité et ton charisme au service de ta communauté et au nôtre ; et, avec l’expérience acquise auprès du Père Raymond, tu vas faire un super curé missionnaire.Toutes les personnes qui ont pu profiter de ton enseignement, se souviennent des soirées à thème, comme Noël, le credo, les sacrements, (travail partagé avec Pierre), la soirée sur les prisons, celle sur les vocations, la mise en route du service auprès des malades et enfin ton travail enthousiaste auprès des jeunes fiancés.

      Pascal, quant à toi, nous t’apprécions déjà pour ton accueil toujours souriant, relax et fort sympathique. Nous aimons aussi la grande foi dont tu témoignes dans tes célébrations : eucharisties et cérémonies pénitentielles, accompagnées de ta belle voix.

 Nous sommes sûrs que les partages d’Evangile avec toi seront tout aussi bénéfiques pour tes nouvelles brebis qu’avec les autres lazaristes.

         On a vraiment de la chance de bénéficier de votre congrégation, de son esprit d’ouverture et de la joie que vous rayonnez autour de vous. A chacun de nous de nous en persuader et de bien en profiter !

         Cher Eric, une dernière petite anecdote : dans une de tes dernières homélies, une de tes paroles m’a frappée :Tu nous as dit que dans chaque visage rencontré, il faut chercher une étincelle de Dieu… Et bien, chez toi et tes amis lazaristes, elle est facile à trouver cette étincelle de Dieu.

HOMELIE donnée par le Père Raymond

Puisque nous sommes en famille, permettez-moi de  citer St Vincent de Paul : «  Ces prédications coeli coelorum qui passent par-dessus les têtes et les maisons… Tous ces beaux discours d’apparat qui crient  haut, font grand bruit et voilà tout ! … Ils feront peur peut-être, à force de crier avec un ton je ne sais lequel ; ils échaufferont le sang, ils exciteront des désirs... mais tout cela passe bientôt et le discours demeure inutile… » et M. Vincent de conclure : « Vive la simplicité ! »

Et bien je vais essayer de rester simple et surtout de ne pas vous faire peur ni vous exciter, en ce jour où il nous faut regarder la réalité en face et surtout réaliser ce que le Seigneur nous demande aux uns et aux autres, de nouveau je vais être un peu plus long.

Partons simplement de l’Evangile d’aujourd’hui, une chose me marque, c’est la joie qui domine sur le visage du berger qui retrouve sa brebis perdue, sur le visage de la femme qui retrouve sa pièce perdue, et sur le visage du père qui retrouve son fils perdu, la parabole du Père miséricordieux qui suit et que nous n’avons pas lu. .

Ces trois paraboles sont les paraboles de la joie, mais la joie de qui ? 

v La joie de Dieu, nous précise Jésus. En effet dès la première parabole il affirme : « C’est ainsi qu’il y aura de la joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se convertit, plus que pour 99 justes qui n’ont pas besoin de conversion. »

Ces paraboles nous disent quelque chose d’essentiel sur Dieu, et c’est Jésus qui nous le dit, lui qui est le mieux placé pour nous parler de Dieu : notre Dieu est un Dieu qui se réjouit, et donc par le fait même qui peut s’attrister. Nous sommes loin de l’image d’un dieu insensible, pire, indifférent à l’homme, perdu dans son vaste ciel, et surtout bien éloigné de la terre et des hommes. Et qu’est-ce donc qui le réjouit ? de retrouver celui qui est perdu. Autrement dit, le salut de l’homme.

Dans les deux premières paraboles on voit le berger et la femme partir  à la recherche de ce qui est perdu. Mais dans la troisième parabole, que nous n’avons pas lu, la parabole de l’enfant prodigue ou du Père miséricordieux, parce qu’il s’agit d’une personne, le père attend que son fils revienne, et c’est seulement à ce moment-là qu’il se réjouit, c’est dire combien il  respecte  la liberté de celui qui est parti, même s’il sait qu’il fait son malheur.

Dieu dont nous parle Jésus n’est pas un Dieu qui se résigne au malheur de ses enfants, puisqu’il se réjouit dès qu’il les a retrouvés, c’est dire en même temps qu’il s’est attristé le temps où il les savait perdus, au point même qu’il exprime sa colère à Moïse. Vous voyez que si Dieu est tout-puissant comme nous le disons souvent, il est tout puissant en Amour, allant jusqu’à accepter la vulnérabilité qu’offrent les sentiments de joie et de tristesse.

Pour Dieu, retrouver celui qui est perdu, c’est cela le salut. Dieu trouve sa joie en offrant son salut à l’humanité, un salut offert et non imposé, on ne peut en effet sauver quelqu’un malgré lui, le salut est offert, faut-il encore qu’il soit reçu et que l’homme participe à son salut.

Si Dieu se réjouit quand un pécheur  se convertit c’est parce qu’il retourne vers Lui après avoir pris conscience des forces de mort qui l’en éloignaient. Saint Paul en a fait lui-même l’expérience, lui le persécuteur devenu le grand apôtre, ce qui lui fait dire : « Voici une parole sûre et qui mérite d’être accueillie sans réserve : le Christ Jésus est venu dans le monde pour sauver les pécheurs ; et moi le premier, je suis pécheur, mais si le Christ Jésus m’a pardonné, c’est pour que je sois le premier en qui toute sa générosité se manifesterait. »

Oui le Seigneur se réjouit aujourd’hui, il se réjouit lorsque ses Fils s’engagent à son service, lorsqu’ils acceptent de quitter frères, amis et repartir de nouveau pour conduire les hommes vers lui. Oui aujourd’hui le Seigneur Dieu se réjouit de voir Eric nous quitter pour une autre mission dans le diocèse de Langres, il se réjouit  de voir Pascal lui aussi quitter une autre mission pour venir chez nous annoncer la Bonne Nouvelle.

Je ne résiste pas à la tentation de vous lire un passage de St Vincent de Paul pris dans le livre Abelly, 1er biographe de St Vincent ., L. I, chap. XXI, p. 93. « 

 « L’état des missionnaires est un état conforme aux maximes évangéliques, qui consiste à tout quitter et abandonner, ainsi que les apôtres, pour suivre Jésus-Christ et pour faire, à son imitation, ce qu’il convient. Et cela étant ainsi, comme me disait une personne en quelque rencontre, il n’y a que le diable qui puisse trouver à redire à cet état ; car y a-t-il rien de plus chrétien que de s’en aller de village en village pour aider le pauvre peuple à se sauver, comme vous voyez que l’on fait avec beaucoup de fatigues et d’incommodités ! Vincent de Paul continue, Voilà tels et tels de nos confrères qui travaillent présentement en un village du diocèse d’Évreux, où même il faut qu’ils couchent sur la paille . Pourquoi ? Pour faire aller les âmes en paradis par l’instruction et par la souffrance. Cela n’approche-t-il pas de ce que Notre Seigneur est venu faire ? Il n’avait pas seulement une pierre où il put reposer sa tête , et il allait et venait d’un lieu à un autre pour gagner les âmes à Dieu, et enfin il est mort pour elles. Certes, il ne pouvait nous faire mieux comprendre combien elles lui sont chères, ni nous persuader plus efficacement de ne rien épargner, pour les instruire de sa doctrine et pour les laver dans les fontaines de son précieux sang. »

J’aime bien cette référence au village du diocèse d’Evreux, nous n’en sommes plus la, nous avons notre confort et c’est parfois plus difficile encore de quitter cela. Mais quitter cela pour Dieu et surtout pour annoncer la Bonne Nouvelle, voilà qui donne de l’énergie et du dynamisme pour répondre à l’appel. Ouis notre Dieu se réjouit de cela.

v Oui Notre Dieu est un Dieu qui se réjouit, mais en même temps il demande que l’on se réjouisse avec lui, il demande que l’on se réjouisse avec lui. La joie de Dieu est communicative. : « Réjouissez-vous avec moi car j’ai retrouvé ma brebis… Réjouissez-vous avec moi car j’ai retrouvé la pièce d’argent… Il fallait bien festoyer et se réjouir car ton frère que voilà était mort et il est revenu à la vie, il était perdu et il est retrouvé. »

N’oublions pas dans quel contexte Jésus raconte ces paraboles : il s’adresse « aux pharisiens et aux scribes qui récriminaient contre lui… » ils sont loin de se réjouir du bon accueil qu’il réserve aux pécheurs.
Si ce qui réjouit Dieu, c’est le salut de l’humanité, ce qui doit nous réjouir c’est le salut de nos frères en humanité.

Savons-nous nous réjouir avec Dieu ?

Les trois paraboles de ce jour nous appellent à la joie, pas à n’importe quelle joie, à la joie de Dieu : « réjouissez-vous avec moi ! »

Et si Saint Paul écrit à son ami Timothée : « je suis plein de reconnaissance pour celui qui me donne la force », c’est bien pour qu’il se réjouisse avec lui de la joie que Dieu éprouve à lui donner sa force. Demandons au Seigneur cette force qui vient de lui pour Eric, pour Pascal et pour chacun de nous. Si seulement nous étions des chrétiens joyeux, joyeux de la joie de Dieu qui sauve, joyeux de la joie d’être des sauvés.

Dès lors, il faudrait que le souci de ramener au bercail la brebis égarée ne soit pas le seul souci du pasteur, mais celui de toute la communauté, de toute notre communauté.

c'est donc bien nous tous,  frères, qui devons tout faire pour ramener au bercail ceux qui se sont éloignés, bien souvent du reste par notre faute.

Il faut qu'ensemble nous portions ce souci de ceux qui abandonnent le Seigneur pour aller se prostré devant d'autres dieux, d’autres idoles. Comment leur faire comprendre que c’est une folie et que s'ils veulent, au contraire, s'épanouir pleinement et trouver la vraie joie, la joie profonde, il leur faut se replacer dans le sillage de Jésus-Christ ? Il nous faut pour cela resserrer les liens d'amitié, de fraternité, qui doivent nous unir, nous tous chrétiens ... Que notre communauté soit très chaude. Alors elle rayonnera et attirera assurément.. Tout le monde aujourd'hui recherche tant cette fraternité, cette chaleur ... Oui faisons l’effort, s’il faut le faire, de nous réjouir avec Dieu, de construire cette Eglise qui respire la joie de Dieu. Il faut changer notre cœur, pour accueillir le nouveau, accueillir celui qui de nouveau se remet en route, accueillir celui qui vient seulement de temps en temps, accueillir celui qui se contente d’une cérémonie, un baptême, un mariage, ou même qui vient à la messe un dimanche parce que la messe est célébrée pour un défunt de la famille, oui accueillir, voilà un bien grand mot, mais qui permet à chacun de vivre un certain bonheur, le bonheur de Dieu, le bonheur de la famille réunie.

         Lors du rassemblement paroissiale de Notre Dame de Seine Andelle,  l’année dernière avec notre évêque quelqu’un lui posa la question suivante : : « Si les Pères quittent notre paroisse que va-t-on devenir ? »

Monseigneur répondait : « J’ai conscience que notre relation à l’Eglise est en mutation. Des laïques devront se former pour continuer et accomplir la mission que nous a enseignée le Christ et les apôtres. Vous devez collaborer avec les prêtres que vous avez et les aider à accomplir leur mission… Trop de personnes considèrent l’Eglise que pour ce qu’elle peut apporter un baptême, un mariage, une cérémonie, il faut que nous tous nous nous demandions ce que l’on peut apporter à l’Eglise. Les Prêtres de la paroisse, sont des Lazaristes, dépendant d’un supérieur provincial ; si par malheur les supérieurs décidaient de retirer les prêtres de cette paroisse, je n’aurai pas beaucoup de pouvoir. »

Aujourd’hui il nous en retire un mais nous en donne un autre – C’est bien, merci Elie, mais n’est ce pas pour nous l’occasion de prendre conscience de nouveau que nous ne sommes pas propriétaire pas plus de la mission que des acteurs de cette mission, et que chacun il nous faut , plus exactement il vous oui vous faut prendre une part plus importante dans l’animation de ce champ immense qu’est la mission dans la vallée de l’Andelle.

Oui aujourd’hui chacun posons-nous la question que dois-je faire pour que Dieu se réjouisse pleinement et pour que moi aussi je me réjouisse avec lui, que dois je faire pour que la Bonne Nouvelle soit annoncée , pour que la Joie de Dieu soit complète.

 

Après la messe un verre de l'amitié était proposé et toux ceux qui le souhaitaient (une petite centaine) se sont retrouvés pour le pique nique.

Au cours de ce pique nique  quelques membres de l'équipe paroissiale avait monté un petit diaporama sur la présence d'Eric dans la vallée de l'Andelle.